jeudi 22 décembre 2016

Epure ( II )




Sais-tu comme de mes nuits tu disperses les cendres,
                                               Toi qui naquis dans l' étirement des jours.


samedi 26 novembre 2016

Epure


                                                         Sur le versant clair de la nuit
                                                           Tu prends tous les visages





lundi 24 octobre 2016

Portraits d' asphalte ( 3 )


Il vient chaque jour. Il est là. Imposant et droit.
Il gêne un peu, debout devant la porte. On lui demande pardon. Pas à lui, à l' épais manteau noir qui descend jusqu' aux chevilles.
Une houppelande d' ombre.
Il se tourne d' un bloc, à la manière des automates. Alors seulement on entrevoit son visage.
En passant on a senti, dans le mouvement d' écharpe ramenée sur le cou par crainte du courant d' air, une odeur de vieux propre, de lavande dans un livre, de chambres closes.
Posé sur le zinc, le ballon de gros rouge qu' il tient entre deux doigts comme on le fait d' une rose, semble un cristal de Bohème.
Il est debout.
Dressé serait plus juste.
A quoi pense-t il, tandis qu' il fait face au miroir et me tourne le dos?
Que perçoit-il des bruits d' assiettes, du murmure assourdi des gens, des choses ? Se perd-il dans son propre reflet, dans les traits durs et fins, le menton volontaire et le sourire frileux? Cherche-t' il le rose aux joues de l' enfance sous le masque d' albâtre et le velours du lys sous une peau d' Atacama ?
Me voit-il le voyant, trouver beau son visage et fouiller tout au fond de l' oeil au couperet gris, un reste de fragile?

Un verre, pas plus. Il salue d' un regard. Attrape la canne à pommeau d' argent.
Fait chanter le boulevard du triple pas des sang bleu.


dimanche 16 octobre 2016

Portraits d' asphalte ( 2 )


Ils se connaissent depuis la veille et déjà il l' appelle ma femme.
Elle, côté soleil. La face chaude de la rue. Lui, dans l' ombre liquide.
Les mains tremblantes enserrent la rosée fraîche du rebord de la chope.
Il fait de grands gestes dans sa direction, dit qu'il a peur pour elle: le coup de chaud, la brûlure... Mais elle, dans sa robe du dimanche qu' elle remonte largement sur des cuisses trop maigres, fait la belle et se dore, et se coule, vipérine, au soleil de midi.
Il rentre des foins. Il a gardé le chapeau de paille. La couleur de la peau à nulle autre pareille: ce brun laiteux au laqué de mellite. Et dans la voix le grain paisible et ralenti de ceux qui naissent aux confins des déserts.
Elle finit par venir, lover son petit corps bouillant dans le plastique épais de la chaise de bistrot. Toute sa vie dans le sac qu' elle tient sur ses genoux.
Une bière pour ma femme. 
Elle minaude, dit qu' elle ne boit pas de cette amertume là. Puis cède goulûment ses lèvres blessées au baiser de la mousse.
Elle rit. Les trois dents qui lui restent sont comme des talismans, des grigris suspendus au seuil d' une maison vide.
Les deux seins ont creusé, côte à côte, chacun leur propre ravine. Le gauche plus loin que le droit. Le ventre encore gonflé des marmots poussés là, aléas à peaux d' ange qu' elle ne fit qu' entrevoir.
Elle regarde son homme, le respire: odeur de rue, de sueur, de menthe.
Elle rit. Elle ne cesse pas de rire.
A la bière, au soleil.
A son coeur gros comme ça sous la robe de crêpe rose.
A celui qui l' appelle ma femme et la touche comme un fruit.



dimanche 25 septembre 2016

Portraits d' asphalte ( 1 )


Des mollets de caporal chef. Je ne sais pas, cette raideur...

La jupe en tweed tombe largement sous le genou. Une légère cambrure creuse la cheville épaisse. Une ossature têtue sous une peau de cuir. Des talons énergiques.
Un dos fait pour les épaulettes.

Je la suis, l' oeil rivé sur les jarrets bourrus, l' unique parcelle d' un corps qu' il n' est pas indécent d' offrir aux regards de la rue, pourvu qu' il fut couvert de collants couleur chair.
Surtout, ne pas la dépasser.
Ne rien savoir des yeux féroces, du nez robuste ni des lèvres absentes. Des dessous sans dentelles gainant des seins d' émeri.

Je ne vois que son dos, je me cale à son pas. Au tacatac inflexible, au pouls étroit et gai comme un métronome. Et rien ne dissipe le tempo symétrique, la foulée de bleusaille, ni les passants à contre-sens, ni les chaussées à traverser, ni les multiples appels à la flânerie qu' offre l' après-midi sans nuages d' une ville décorsetée.
Droite, gauche, droite, mais la jupe en caparaçon, dédaignant le piqué des guibolles, refuse de balancer aux trilles algébriques du swing de la Wehrmacht.

Puis sans transition, sans rupture de cadence, sans ce léger relâchement du pas qui se sait près du but, elle stoppe et s' engouffre sous la porte cochère, laissant au chaland le boulevard, rhabillé de son vaste silence.

 



dimanche 4 septembre 2016

Paroles d' astre. Verbe de chair ( VI ) )


Et maintenant le feu
Rejoint sa vasque et veille
Sur le jardin d' ombelles où nos corps
Comme des astres prodigues
S' illuminent l' un de l' autre

Amour, Amour qui bat son sang
Dans la paume de nos lits
Lève un soleil de menthe
Sur l' étendue d' écume

Des peaux cardées de nuit




jeudi 18 août 2016

Paroles d' astre. Verbe de chair ( V )


Dès lors, de ce côté des eaux
Le coeur est de chaux vive et la chair un verger
Et tout se mêle et s' enfle
Au piétinement cuisant
Des manades

Les yeux se font sauvages
Hérissés d' impatience
Tandis qu' un chant ultime
( cri stellé d' entrailles et de fièvre )
Rend la vague
Au jusant


mardi 2 août 2016

Paroles d' astre. Verbe de chair ( IV )


Etrangeté des corps 
S' ouvrant de toutes parts
De nos gorges lubriques à la saignée
Des reins

Et très chaste pourtant
La chair étreinte
Comme l' herbe avant la pluie
Offre, innocente, au ciel
L' exacte entièreté
De son effloraison
Radieuse



mardi 19 juillet 2016

Paroles d' astre. Verbe de chair ( III )


Dans le silence des chambres
Bruissent nos lèvres
Phalènes s' abreuvant
Aux moiteurs des ravines

Lève l' ancre, invite
Au voyage immobile
Le corps de plumes que les siècles ont quitté

L' instant se fait liquide
A fondre les deux rives

mercredi 29 juin 2016

Paroles d' astre. Verbe de chair ( II )


Mille bouches démones ont pris possession de la nuit
Et de ses eaux charnelles

Levés d' embruns de hautes mers
S' arquent les corps
Comme des îles immergées
Cherchant le souffle tiède

D' un ciel couché entre tes bras

samedi 25 juin 2016

Paroles d' astre. Verbe de chair ( I )



Ivre la vague qui vient aux lèvres
Se défait en un cri
S' échauffe encore et cède,
Sans rompre,
Au chant solaire

( il faut l' ombre au sabir
des peaux offertes aux brisants )








dimanche 29 mai 2016

Impressions, paysages minuscules ( 15 )


Ici la pierre est blonde comme à l' ambre du soir; des vierges en totem gardent le seuil des anges
Là, l' été se cogne aux moellons, couleur de raisins noirs. A la poigne patiente des murailles.
Ici un silence de cantique, un bruissement d' Angélus.
Là le vacarme du sang, le bourdonnement du fer. Le souffle des juments aux poitrails bardés.
Ici le livre et là l' épée. Ici le creux, là l' horizon.
Là le ciel incendié et la peur immobile.
Ici la main qui sème et la terre comme un sein, téton d' orge germé.
( au champ d' éternité la mort n' est rien de plus qu' un envol de sitelle
dans la fourrure du soir )

Ici la lumière en rosace.
Là, la neige sur les cerisiers.

Partout nos jeux d' enfants pour redresser les ruines.
Et nos amours nubiles, comme une torche vive, désencerclant nos jours de leur nuit
de vestiges.



lundi 16 mai 2016

Déjà partie je demeure ( 6 )


( c' est là, dans les os sous les
cils à la pulpe des doigts la soie
veinée des lèvres deux fauteuils de bois
bleu dans l' ombre du jardin et tout
ce que tu laisses un sourire
sur la table un visage dans ma chair trois mots
baisotent encore au rai des volets clos... )

L' aube précède nos nuits, la soif nos fatigues
Le temps marche à l' envers
Demain déjà a fui

Au premier soir d' exil
Où fleurit la patience
Les champs sertis de neige

Scandent le nom du fruit


vendredi 29 avril 2016

Impressions, paysages minuscules ( 14 )


Toutes sont femelles infiniment.
Filles de brume, se trémoussant dès l' aube, elles caressent en rêvant l' herbe assoupie des berges.
Pin-up au soir couchant qui ondulent en fumant dans des lits de grès rose.
Femmes mères aux larges hanches. Epouses, amantes. De cristal ou d' ébène. De boue. Sorcières qui glissent au petit jour des cadavres en leurs eaux.
Il en est des rivières comme des femmes, qui mélangent dans leur ventre et la source et la mer. Le schiste et puis le sel.
La nôtre est une enfant.
Vois comme espiègle elle se tord. Vois son corps sans défaut sous sa robe aux volants d' écume.
Entends son chant, son rire, fendre les grands bois noirs en abreuvant les loups. 
Verte enfant, presque fille, quand elle tresse à ses flancs une ceinture d' ajoncs ou pose sur ses cheveux d' algues, quelques ponts en diadème.
Souviens-toi comme hier nous allions sur ses rives, que déjà ses méandres traçaient au bout des doigts la partition de nos caresses.
Puisse demain et toujours, elle, une autre, offrir l' émeraude à nos baisers.
Un gué à nos amours.


jeudi 14 avril 2016

Impressions, paysages minuscules ( 13 )


Autour, il n' y avait rien. Que des friches ceinturées de fleuve. Quelques moutons pavides, une ferme égarée. J' ai pensé à mon quartier d' enfance. La même insignifiance, la même fadeur modeste. De ces lieux où les gens font le paysage plus que les collines et les pierres. Où l' Histoire se limite à l' empan d' une vie.

Sa rue est un long mur percé de fenêtres et de portes closes. Le ciel est au delà.
Il faut se poser un moment ou bien longer l' usine et ses courants d' air pour sentir à nouveau le plomb, la graisse, la soupe.
Il faut percer le silence pour entendre les femmes, le sourire large, le regard grave, dans un long cri de poings levés. Fermer les yeux pour voir les hommes, armés de cannes à pêche, s' en aller ferrer le vieil horizon congestionné.
Alors, les gamins sortent leurs tartines sur des jardins d' asphalte, les vieux les regardent du seuil, les jeunes s' apostrophent et les maisons se tiennent par la main.

Sa rue est une longue façade que n' interrompt qu' une porte. Une simple porte à croisillons. Elle sent le bois et le travail bien fait du dimanche. Derrière, je ne sais pas. Un couloir à l' air libre. Un trou dans le gris. Une ville et ses lucioles... Et j' ai pensé voilà, il est d' ici, d' une maison humble et haute où la rue entre par les fenêtres.

Il faudrait la pluie pour l' écrire.

Il faut la pluie pour dire l' enfance et tous nos berceaux démâtés.

lundi 28 mars 2016

Déjà partie, je demeure ( 5 )



Lumière d' astre en écho
Mais celui-là, gisant, n' a rien vu de sa nuit

Ô l' ignoble habitude
De la mort qui ceint
Les chairs qui se chevauchent

( mais parce-que l' écoeurement, la fatigue, parce-que les nues criblées -dard, harpon, rostre-
l' horizon sur béquilles, je veux rouler la pierre au seuil de ta maison )

Hautes terres, nos vergers
Là, mon gouffre solaire
Où tes lèvres fervides

Epuiseront mes sanglots



samedi 12 mars 2016

Impressions. Paysages minuscules ( 12 )


Par trois fois les lèvres se tendent. On souffle sur des plumes.
Rien que son nom est un baiser.

On ne sait ce qui prit un matin au clair vallon de construire en ses flancs un donjon.
S' enturbanner de douves. Choisir un creux mangé de mousses quand partout alentour le pouvoir et la force s' érigent sur des mottes, quand les pierres, les ardoises lèvent un poing minéral pour contraindre les nues. Défendre... Se défendre de quoi, dans cette niche de verdure, sinon de quelques crapauds pansus, de frêles papillons ou d' apprentis corbeaux ? Se battre contre qui dans ce val de coton protégé de collines, boisées et douces comme un ventre de femme ?
Il fallut un avril, sans doute, pour transformer ce caprice d' enfant querelleur en folie souriante et paisible; à faire des murailles un logis, des archères une trouée de fenêtres, des caves poissées de salpêtre un cellier au parfum de coings et d' oranges. Les fossés se couvrirent de fleurs. La cour se fit ferme bruissante et nul engin hideux n'y vint jamais cracher sa nuit.

La drève en majesté se déroule devant nous comme un tapis d' église.
Sous nos pas des motifs de feuillage, hérissés de soleil, font vitrail.
C' est l' été de la saint Martin. Un goût de dernière fois. Dernier azur lavé de frais. Dernière torche de soleil. La rouille et l' or barbotent dans l' étang bleu sombre, sous l' oeil aimant des saules. L' herbe a des verdeurs de printemps. Des terrasses dégringolent de jaunes chrysanthèmes, débarrassés de leurs manteaux de morgue. C' est trop, c' est sûr. Novembre en fait mille fois trop, qui offre sa lumière d' orage pour être le dernier à flamber les beaux jours.

C' est l'été de la saint Martin. Les dimanches sont si courts.
Demain reviendra l' ombre.





vendredi 4 mars 2016

Déja partie je demeure ( 4 )


Pour eux la nuit est cendres
Marée de sable noir léchant les bords du lit
Aux douze baisers du mitan
Se tournent dos à dos et couchent leurs doigts aveugles
Sous des paupières d' encre

Ne laisse pas notre nuit s' assiéger de clartés

Arbres nus, faîtes feuillage
Pour tirer sur nos fronts
Le doux miroir de sorgue

Car l' ombre a ton visage
Je vois avec les mains


Honni soit le soleil
Et puis l' enfant qui chante
Le voisin bûcheronnant

Quand tu ouvres les yeux
Tu es la mort aussi

dimanche 14 février 2016

Impressions. Paysages minuscules ( 11 )


Pas une plaine, mais un drap d' herbe rousse que parfume la pluie.
Pas de franches hauteurs mais des coteaux de schiste cisaillés de rivières.

L' eau partout: des nues, des profondeurs.
Eau matée des canaux, eau fielleuse des marais.
De brume, de grêle, de sources vives; de ruisseaux sinueux et bavards.
Petites mers, baignant sans houle, de grands peupliers noirs.

C' est une terre d' enfance, de matins de rosée et de bleus aux genoux; de tritons en bocal, de paille dans les cheveux.
De mort qu' on apprivoise, en caressant le flanc, d' une génisse rompue, trainée hors du troupeau.

Des étables s' échappent l' odeur âcre du fumier.
Trois accords populaires.
Combien de maisons vides, de volets vermoulus ?
Café collé au fond des tasses dans des éviers de pierre, au bistre des cuisines où personne ne va plus.
Jardinets mangés d' herbes. Noël s' accroche encore à des bourgeons précoces.

Là, un clocher, là, une gare.
Acier des rails rongés de mousses.

Au bout du quai, spectre de l' ange, impatient et boudeur.
Du bord du monde il rentrait au pays. Se rincer au pays.
Trépigner au pays.
Devant l' écluse il s' arrêtait pour boire et lutiner, l' œil pâle, des filles effarouchées.
Puis cette route cent fois prise.
Et nous, dans ses pas, sans savoir.

Nos maisons sont des terriers de hasard.
Un seul baiser lave l' horizon et ses clartés de nacre.
Devant, le jour. Devant.
La vie devant.

Pays dressé, tu défies les frontières et tout ce qui empêche - sillons, tranchées, murailles - le bonheur, s' il existe, de rouler jusqu' à nous, comme un astre joyeux.


mardi 26 janvier 2016

Impressions. Paysages minuscules ( 10 )



Son nom sifflait déjà comme le vent du nord; le roulis de la mer sur une lande échouée.

Le bleu n' est pas d' ici mais un brun gris de bure.
C' est une terre de clochers qui ne se prend qu' à pied. Rien n' empêche le regard de courir à sa guise et libre infiniment, au jardin sans lisières. Car ici l' air et l' eau, l' océan et la terre, sont frères et sœurs de sang, qui se mêlent et se mordent, disputant leur empire.
Le vent se fait Nordet et la terre se fait dure; brisant sa gangue aux beaux jours, fait ricocher ses pierres pour emmurer la mer, et elle, couvant ses colères d' équinoxe, crachouille corps et proues sur des jetées cinglées d' eau noire.
Plus loin les hommes, dans des lenteurs de brume, dressent des ponts levis, bâtissent des maisons aux façades d' escaliers puis mettent l' or aux fenêtres dans le soir qui descend.

Et ce vol d' oies sauvages, et son cri, tandis que nous marchions paume à paume, pourtant déjà si seuls de se quitter demain...

dimanche 10 janvier 2016

Impressions. Paysages minuscules ( 9 )


On marche en un tableau en cherchant le mot juste pour dire la lumière.
Les chemins sont de bois. Des pontons à bateaux qui traversent la mer, blonde, comme une tignasse d' ange dans le voile du matin, rousse, au feu des soirs d' hiver.
Ici et là, des arbres morts tendent leurs bras d' os aux oiseaux de passage et tout se mêle en ce lieu, qui n' a que faire des frontières:  la tourbe noire aux cheveux de paille; le vert profond des sapins aux blancs et frêles bouleaux; la fange au ciel et le bleu nuit des flaques à l' élégance des joncs.
Est-ce une terre, un étang ? Une steppe ? Un désert ?
On cherche le mot juste et on pense: deux lumières.
Peut-être trois quand la neige rend captive la pente douce d' une toundra étirée, comme une étoffe au vent.
Parce-qu' ici la terre se fait conque, accueillant l' eau dans ses bras de chair brune, parce qu' ici la route est tracée, de caillebotis en lisières et que je ne peux m' y perdre tant que je tiens ta main, il y a des mots qui tremblent et d' autres qu' on enfouit; la solitude est l' un d' eux, le temps qui passe aussi, sans doute.
Contrée sauvage qui porte un nom bourbeux, je reviendrai lever tes nymphes trempées de brume et tes coqs de bruyère.
Et marcher sur tes eaux comme dans mes rêves d' enfant.