dimanche 24 novembre 2019

Et sous mes pas, novembre



Déjà la terre compte les heures
sous l'édredon de brume
Au fond des flaques, l'astre sonore,
heurte le ciel cendreux

Faut-il se nouer
à l'herbe, au houx
Puiser au creux des mains
la rousseur des fougères ?

Devenir chaque chose en passant
Ecoper les effluves
de dernier jour à vivre

Revoici le corbeau. De son bec asticote,
au miroir des labours, sa part de nuit




samedi 5 octobre 2019

Ichor ( 6 )


Il a fallu la pluie,
ses tessons, sur mes joues poreuses

Pour éteindre les bras ouverts
de ces alliances veinées d'azur

Et le velours de nos voix basses



dimanche 15 septembre 2019

Ichor ( 5 )


Au matin le jardin avait parfum d'église
et comme frotté d'encens le seuil du jour

Quel dieu aulique
a foulé de ses pieds nocturnes
la ronce et l'herbe

Sabré d'un geste large
deux chemins, de silence et d'os ?



dimanche 1 septembre 2019

Ichor ( 4 )


Je veux vivre dessus et pas au noir enclos
des âmes lestées d'argile
et des ombres terreuses aux paupières emmurées

Pas sous l'herbe, dessus,
où l'aube ébouriffée et ses remous d'oiseaux
bercent aux confins du jour

Ton dos plus large que la nuit

                                         
                                                                                           

dimanche 19 mai 2019

Ichor ( 3 )


Sous le toit cérulé de tes yeux grands ouverts
la nuit même a perdu son ombre
Et ton souffle pareil à un cygne

Ouvre les eaux nocturnes
en défroissant le clair étang
D'un soir qui repousse aux lisières

Le temps qui bat son chant tribal, la triste fin des choses



mercredi 15 mai 2019

Ichor ( 2 )


Entre tes cils,
l'ombre a son fanal
et j'entre dans la nuit
comme une barque baignée de lune

Tu veilles sans impatience,
je m'endors sous ta peau




mercredi 8 mai 2019

Ichor


Nos corps sont pris d'un même sable
Longtemps j'ai longé
le clair espace où bat ton sang

Que serait le paradis
sans cette mer étale
au froissis des chambres rompu ?

Tes bras refermés sont ma conque
Et la nuit a beau faire,
ne s'étend que très bas


dimanche 3 février 2019

Frimaire


C'est un jour comme les autres, toujours la même histoire
d'un hiver qui tourne et tourne comme
le lichen en charpie dans la panse des boeufs

Ecrire, dis-tu, mais quoi
quand on est soi-même l'hiver,
ses cristaux de silence ?
Que tout ce qui palpite
corail et sang, peaux vives
se replient en gésine au fond des gorges sèches ?

Les mots en deuil fauchent large
Reviennent les lunaisons
où s'écrit le poème

Vers toi, ma pierre d'angle,
Rouleront des mots nus, seulement bagués d'or