mercredi 20 juin 2012

Amants



Penché sous l' arbre unique
Ou le feu du fanal
Pêchait l' homme
A la nasse rebondie
De bateaux en carafes
La fille
Etait libre assez
Pour aller les pieds nus
S' écorcher à la grève
Le dard d' un fol amour
Fiché entre les reins

Rêve rouge
Ecrasé de soleil
Il pleut des couteaux sur le sable
Et le corps des amants
Se croyant
Affranchis
...

6 commentaires:

  1. D'un côté, un "fol amour" entre les reins et des amants qui se croient affranchis, de l'autre des couteaux qui pleuvent sur le sable. Contraste, désillusion... La fille qui était libre et qui marchait pieds nus s'écorche la peau sur la grève. Le dard de l'amour renvoie aux couteaux qui blessent (le verbe "ficher" préfigurait d'ailleurs la venue de ces couteaux.) Contraste aussi entre le soleil et la pluie, entre l'élément liquide (le pêcheur) et l'élément solide (la grève, le sable). Quant au rêve, il est rouge, rouge comme le soleil mais aussi comme le sang des blessures. Blessures du corps, blessures du coeur.

    Quel beau poème.

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    1. A vous lire ici, je suis toujours surprise de constater qu' il pourrait exister une sorte d' enchainement naturel ou de logique dans mes mots, qui m' échappe tant au quotidien.. :)

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  2. Que j'aime ce « dard d'un fol amour/Fiché entre les reins »

    Il pleut souvent des couteaux oui :) ; il arrive que l'on reste en carafe :)
    Éviter alors de devenir une épave :)))

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  3. Pas allergique non plus à cette piqûre, on dirait.. ?
    :))

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  4. et me voilà donc en train d'effectuer une hola virtuelle de plus pour vous :-) et une fois de plus j'utilise le mot magnifique pour décrire un de vos poèmes :-)

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  5. L' image de cette hola virtuelle et solitaire m' amuse beaucoup :)))
    ( tiens, je réalise qu' au masculin ce mot dit l' exact contraire.. )

    Merci beaucoup Vincent :)

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