dimanche 29 mai 2016

Impressions, paysages minuscules ( 15 )


Ici la pierre est blonde comme à l' ambre du soir; des vierges en totem gardent le seuil des anges
Là, l' été se cogne aux moellons, couleur de raisins noirs. A la poigne patiente des murailles.
Ici un silence de cantique, un bruissement d' Angélus.
Là le vacarme du sang, le bourdonnement du fer. Le souffle des juments aux poitrails bardés.
Ici le livre et là l' épée. Ici le creux, là l' horizon.
Là le ciel incendié et la peur immobile.
Ici la main qui sème et la terre comme un sein, téton d' orge germé.
( au champ d' éternité la mort n' est rien de plus qu' un envol de sitelle
dans la fourrure du soir )

Ici la lumière en rosace.
Là, la neige sur les cerisiers.

Partout nos jeux d' enfants pour redresser les ruines.
Et nos amours nubiles, comme une torche vive, désencerclant nos jours de leur nuit
de vestiges.



3 commentaires:

  1. Là le chant du ciel hersé à l'araire des heures
    Ici les sillons creusés de l'attente
    Ici et là, l'aube fragile des terres chaudes
    Et la mer au loin
    Qui unit tout
    Comme le murmure de l'encre
    Entre les rivages.

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  2. "Les parfums, les couleurs et les sons se répondent." D'un(e) poète(sse) l'autre, comme une évidence.

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  3. Mais l' écho est supérieur: il a toujours le dernier mot..
    :)

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