dimanche 11 septembre 2011

La blessure


Car il nous faut apprendre
A contourner sa gueule poisseuse
A ne pas s' approcher
Plus près que de raison
Du gouffre hideux où elle crache
Son nid de ronces
Petite, il y avait la main de mon frère
Pour me garder des précipices
On marche sur un fil
Pour ne pas disperser
Les épines de son lit
Comme le renard piteux
Le loup qui se méfie
Des braises
Et l' on se ratatine
A moitié morts déjà
Dans nos nuits sans sommeil
Pour ne pas sentir à nos cous
L' âpre sillon de sa langue
On voyage immobiles
Quand on sait quels parfums
D' écume ou bien de tourbe
Viennent la réveiller
On dit des mots de rien
On sourit sans y croire
On vaque à la façon
Des céladons obscènes

Je dit on car je sais
La commune blessure
Qui porte encore ton nom


2 commentaires:

  1. Blessure commune sans doute mais que peu savent écrire avec autant de talent !

    RépondreSupprimer
  2. Ce soir, là, maintenant, je prends vos encouragements sans bouder..
    Merci beaucoup Vincent :)

    RépondreSupprimer